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Le blog du Canada
17 juillet 2007

Journées d'Ambérieu

Comme Emma B., comme quand on revenait du bal à quinze ans, des étoiles plein les yeux, des histoires plein la tête, des souvenirs, des nostalgies, des regrets d'un passé encore si proche, où la vie ait pu être pour une soirée si riche, si palpitante, si étonnant. Et à présent, tout était fini, Cendrillon retirait ses bottines, la belle robe retournait sur son cintre et dans le silence revenu, la solitude était étrange, presque insupportable. Heureusement, y avait les copines qui avaient été témoins et avec qui on pouvait, grâce à la discussion, prolonger encore de quelques heures l'illusion du vertige de la fête. Bavardage joyeux de trois oiseaux rentrés dans la volière après une escapade merveilleuse. La différence : à quinze ans, quand le bal était terminé, on se parlait évidemment des amoureux, des cavaliers qu'on avait eus, de leurs mérites (ou démérites) respectifs Oui, il était beau, confirmait Nadine. Non, je n'ai pas de rendez-vous, déplorait Sylvie. C'était Eros qui s'éveillait, au son des guitares, des accordéons et de la voix inoublable de Nono, le chanteur des Blue Boys. Je dirais qu'en rentrant dAmbérieu, il s'agit plutôt d'une sorte d' "Agape" (par opposition à Eros) qui me saisit chaque fois :une sorte de sentiment d'amour universel, de proximité avec ceux que justement on appelle si souvent "prochain" et qui nous sont en fait dans la vie courante plutôt "lointains". Si peu de choses amères, méchantes à dire quand on revient d'Ambérieu, mais plein de choses à méditer à propos de toutes ces histoires qu'on a croisées, toutes ces vies qu'on a frôlées, un peu comprises, un peu partagées. Non, même en cherchant bien , je ne saurais que dire de méchant. Je pense à ce thème : être méchant, acide, acerbe, ironique, pour faire l'intéressante, pour piquer la curiosité des lecteurs. Ben non, j'y arrive pas et j'ai pas envie. Peut-être suis-je aveugle ou n'y vois-je que d'un œil? Je pense à cela parce qu'on a beaucoup parlé d'auto-censure. De choses dangereuses que certains mettraient dans leur blog afin d'affronter la célèbre corne du taureau, voir si quelqu'un de connu passe, se reconnaît, se rebiffe. Evidemment, on peut dire que je me censure parce que je ne marque jamais je crois (?) X m'emmerde, même si ça arrive vraiment que X m'emmerde!. Mais c'est pas ça que j'ai envie de communiquer. Et tant pis si je perds une occasion de faire rire tout le monde... C. a écrit à mon propos : elle recherche l'harmonie. C'est sans doute un peu vrai, pourtant j'ai appris à ne plus me laisser marcher sur les pieds, j'évite si possible les affrontements directs, je préfère désamorcer, mais quand j'éclate, j'éclate et certains se sont retrouvés bien étonnés quand c'est arrivé. Comme Mr Darcy : "One could call me resentful. I cannot easily forget the follies of others. My good opinion, once lost, is lost forever." Mais dans ce cas-là, j'évite ensuite de fréquenter la personne. Comme je dérive! Tu n'as rien vu à Ambérieu? Si, j'ai vu des femmes qui ont écrit de beaux textes à partir des tableaux que je leur avais proposés (Noces paysannes de Brueghel, Benedicité de Chardin) ou dans l'atelier auquel j'ai moi-même participé à propos du rôle de la mère nourricière, dans ce que cela peut avoir de positif ou de menaçant. (Je me suis rendu compte alors comment j'avais oublié que ma propre mère ne savait guère exprimer d'amour que par sa fonction nourrricière) J'ai mangé des gâteaux supercallifragillistiquexpédidélicieux. Le thème des rencontres était :nourritures, et ça, je le savais déjà que je suis une incroyable gourmande! On a bien ri, blagué et discuté avec C. , M. et D., l'homme qui nous a véhiculées avec tant de gentillesse chaque jour de l'hôtel à l'Espace 1500 et vice versa. Et puis, et puis, et puis, tous les petits morceaux de conversation que je garderai pour moi (ah, ah, ah, censure!) anodins, amicaux, tendres, profonds, drôles, tristes, intéressants.... tout ça, comme après le bal des quinze ans reste à repenser, se retriture pendant des jours encore bien après que les flonflons du bal se sont éteints. des nouvelles idées, un nouvel élan, une nouvelle envie de continuer encore ce travail d'écureuil qui ramasse ses noix d'écriture et qui les cache un peu partout pour des jours de disettes éventuelles. Même si des fois, il oublie où il les a cachées, ça ne fait rien, à la place oubliée poussera un bel arbre! Encore une semaine avant le départ estival pour Monmaquis. J'essaierai de donner des nouvelles encore une fois, parce qu'après ce sera sans doute régime sans internet pendant quelques temps...
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